Le salaire émotionnel : ce qui fait rester… et rayonner

Le salaire émotionnel : ce qui fait rester… et rayonner

« Lorsque les gens sont émotionnellement investis, ils veulent contribuer »  Simon Sinek

J’ai commencé ma carrière dans les ressources humaines il y a plus de 30 ans. À l’époque, on parlait surtout de salaires, d’avantages en nature et de plans de carrière. Mais aujourd’hui? On parle de sens, de reconnaissance, d’autonomie, de lien. En un mot : d’engagement.

Et il ne s’achète pas.

Mais c’est quoi, au juste, “l’engagement” ?

Ce n’est pas juste “être satisfait” ou “ne pas se plaindre”.

Un salarié peut être parfaitement content de son poste, de son salaire, de son confort.. sans jamais sortir du cadre strict de sa fiche de poste. L’engagement, le vrai, va bien au-delà.

C’est cette petite étincelle qui pousse quelqu’un à proposer une idée innovante, à tendre la main à un collègue, à chercher à faire mieux, pas parce qu’on lui demande, mais parce que il ou elle y croit. Parce qu’il ou elle se sent partie prenante du projet collectif.

Et soyons honnêtes: en ce moment, cette flamme vacille

Quelques chiffres?
Selon le baromètre Gallup 2025, seuls 8 % des salariés français se disent pleinement engagés dans leur travail. En parallèle, le turnover a atteint 15 % en 2023, avec des pics à plus de 20 % dans certains secteurs. Autrement dit: les gens restent.. mais pas forcément pour les bonnes raisons. Et beaucoup partent, lassés, usés, désengagés.

Pourquoi l’engagement, c’est stratégique ?

Parce que les collaborateurs engagés :

  • sont plus productifs, plus autonomes, plus fiables.
  • sont plus créatifs, car ils osent dans un environnement de confiance.
  • restent plus longtemps, réduisent les coûts de recrutement, incarnent la mémoire de l’entreprise.
  • attirent les autres, parce qu’ils deviennent vos meilleurs ambassadeurs.

C’est ce qu’on appelle l’effet halo: l’engagement est contagieux. Il se diffuse. Il rayonne. Mais attention, l’inverse aussi: un salarié démotivé peut faire plonger une équipe entière.

Alors : comment rallumer la flamme ? Et comment l’entretenir ?

L’engagement ne se paie pas, il se cultive

On croit souvent que c’est une question de rémunération. Mais le salaire n’est qu’un facteur d’hygiène (merci Herzberg !). Il évite la frustration, oui. Mais il ne génère pas d’envie, pas d’élan.

Ce qui fait la différence, ce sont les facteurs de motivation: la reconnaissance, l’autonomie, la progression, la qualité des relations, le sentiment d’être utile.

On parle de plus en plus de salaire émotionnel – comme dans cet article de Courrier Cadres: un ensemble d’éléments invisibles mais décisifs, qui construisent une relation de confiance et d’implication.

Et vous savez quoi? Ce sont ces éléments qui font rester. Et briller.

Un peu de théorie pour éclairer la pratique:

  • Herzberg distingue les facteurs d’hygiène (salaire, conditions) et les facteurs de motivation (reconnaissance, évolution, autonomie).
  • Deci & Ryan montrent que l’engagement durable repose sur 3 piliers : autonomie, compétence et lien social.
  • Et les neurosciences nous rappellent que nous sommes, avant tout, des êtres émotionnels.

Ce qui nous anime vraiment, ce n’est pas ce qu’on gagne. C’est ce qu’on partage. Ce qu’on ressent. Ce qu’on devient au contact des autres.

Comment engager concrètement vos équipes ?

Voici les 3 clés du Saule Rieur:

1. Le leadership, pilier numéro 1

Tout commence par les leaders. Et je ne parle pas seulement des managers.

Je parle des rôles modèles. Ceux qui donnent envie, qui montrent le chemin, qui transmettent énergie et vision.
Un leader inspiré, c’est un catalyseur. Il responsabilise. Il fait grandir. Il engage, sans même avoir besoin de convaincre.

Formez vos leaders. Offrez-leur du coaching. Aidez-les à devenir inspirants.

2. Le pouvoir du collectif: soutien entre pairs et co-développement

L’engagement, ce n’est pas un sujet RH. C’est un sujet d’équipe.

Les formats de co-développement, par exemple, permettent de créer des liens puissants, de trouver ensemble des solutions concrètes aux vrais défis du terrain, et de se sentir soutenus, écoutés, reconnus.

Offrez à vos collaborateurs des espaces pour grandir ensemble. Et vous verrez à quel point ça change tout.

3. Les petits pas font les grandes cultures

L’engagement ne se décrète pas. Il se cultive au quotidien, par des actions simples, visibles et cohérentes.

  • Reconnaissez les efforts (même petits).
  • Donnez du feedback constructif.
  • Célébrez les réussites.
  • Alignez vos actes avec vos valeurs.
  • Offrez des moments de respiration, de convivialité, de transmission.
  • Et surtout : posez la question à vos équipes.
    “Comment tu te sens ici ?”
    “Qu’est-ce qui te donne envie de te lever le matin ?”

L’engagement, ça se mesure. Et ça se travaille.

Si vous deviez poser la question à vos équipes : vous sentez-vous engagés dans votre travail ?, que répondraient-elles ?

Mieux encore: combien répondraient “oui” avec conviction ? Plus que 8 % ?

Si vous avez un doute, il est peut-être temps d’agir 🙂

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